Camp de base n°3

Trois défaites douloureuses en Turquie après deux nets succès à Anvers, les coups de projecteur sur les Belgian Lions sont contrastés et peuvent à la fois nous amener à un optimisme béat puis, juste après à un défaitisme définitif.

Alors, prenons de la hauteur et tentons une comparaison.

Trois défaites douloureuses en Turquie après deux nets succès à Anvers, les coups de projecteur sur les Belgian Lions sont contrastés et peuvent à la fois nous amener à un optimisme béat puis, juste après à un défaitisme définitif.

Alors, prenons de la hauteur et tentons une comparaison.

 

Voici dix ans, Jacques LEDURE prenait la direction des Belgian Lions. Les temps étaient difficiles. Les défaites plus fréquentes que les victoires (malgré un étonnant succès au “buzzer” conquis en Israël lors du tout premier déplacement). La principale difficulté consistait à convaincre les autorités fédérales et fédérées, les clubs et leur association mais aussi les joueurs eux-mêmes de l’intérêt d’une telle équipe.

Cela prit du temps mais peu à peu, les Belgian Lions se lancèrent dans une ascension vers les sommets du basket européen.

Longtemps, leur camp de base se situa au niveau 1. Il fallait attirer les joueurs – au début, certaines sélections furent complétées avec des joueurs de divisions inférieures – accepter de lourds échecs même face à des équipes moyennes. Mais le noyau s’élargissait malgré tout, la structure s’améliorait, on se mit à envisager “sérieusement” le retour dans un championnat d’Europe.

En 2009, les Belgian Lions pouvaient s’installer au camp de base n°2. L’équipe était enthousiaste, compétitive : elle allait se débarasser de l’Ukraine puis de la Bosnie Herzégovine et du Portugal avant de battre une France – étonnament en rêpêchage – à Anvers et…de ramasser une claque à Pau

Dans la foulée, 2010, la Belgique franchit sans doute un nouveau palier (camp de base n°3) l’année suivante. Opposée à la Géorgie, à la Bulgarie, au Portugal et à la Pologne, elle parvenait – sans Didier M’BENGA mais avec Tomas VAN DEN SPIEGEL – à sortir en vainqueur de ce groupe et à se qualifier dans ce qui aurait dû être un Top 16.

L’année suivante, contrairement aux attentes, l’équipe manqua d’air, et en oublia de s’imposer. Didier M’BENGA ne trouva pas ses marques et, bien entendu, la blessure d’Axel HERVELLE, la veille du départ en Lituanie, fut catastrophique. Mais d’autres constatations devaient être avancées…A l’exemple de l’Ukraine ou de la Géorgie ou encore de la Bosnie Herzégovine, toutes les sélections progressent. Et parfois plus vite que la nôtre…

2012 sonna l’heure du rajeunissement : Jean Marc MWEMA, Pierre Antoine GILLET, Ioann IAROCHEVITCH et Niels MARNEGRAVE s’en venaient rejoindre un noyau par ailleurs privé d’Axel HERVELLE. Pas question de viser les sommets mais plutôt de décrocher une qualification tout en consolidant sa base. 2012 fut, à notre échelle une belle réussite!

Et nous voici en 2013. Deux succès face aux Pays-Bas, avec une équipe mixte, confirment le statut de l’équipe belge. Deux autres face à l’Italie et à Israël indiquent le potentiel du noyau. Mais, dans le même temps, les échecs contre la Lituanie, la Turquie, la Serbie et la Croatie, soulignent la différence qu’il y a entre les équipes du camp de base n°3 et celles qui sont déjà installées au niveau 4 voire 5, ce dernier étant le seul qui donne accès au podium (la Lituanie? La Serbie?)

Encore une fois, ce noyau 2013 est prometteur. Le statut “belge à 100%” de Wen MUKUBU et la naturalisation de Matt LOJESKI nous ont renforcé (même s’ils ont peu joué jusqu’à présent). Mais, dans le même temps, malgré les progrès de Yannick DRIESEN, notre déficit au poste 5 s’est accru. Et sans un poste 5 “puissant”, il est illusoire de grimper – et de se maintenir – très vite au camp de base n°4.

N’oublions pas que nous avons perdu définitivement Tomas VAN DEN SPIEGEL et probablement aussi Didier M’BENGA qui étaient les seuls à pouvoir être (théoriquement) directement opérationnels. Et qu’en “back up”, hormis – je pense – la solution de Ioann IAROCHEVITCH, la Belgique est plutôt démunie.

Aujourd’hui, concentrons nous sur l’EuroBasket 2013 en Slovénie. Il peut nous sourire car nous avons l’énergie, l’enthousiasme et du talent. Mais dès le 22 septembre, épinglons les solutions pour détecter et faire progresser à marche soutenue les jeunes géants qui peuvent porter le maillot des Belgian Lions.

Pour nous installer au cap de base n°4…