40 points, 11 rebonds, 3 contres, 11 fautes provoquées (plusieurs sifflées à Rudy GOBERT qui sortira pour cinq fautes!), Pau GASOL a dominé de la tête et des épaules cette première demi-finale à Lille. Et offert une place de finaliste – et des tickets d’avion pour Rio et ses Jeux 2016 – à toute l’Espagne. Score final, après prolongation : 80-75.
L’autre vedette de la soirée fut le stress. Il a miné bon nombre de joueurs, dans les deux équipes. Il a paralysé ou fait disjoncter l’équipe qui prenait les rênes de la rencontre. Il a rendu ce duel indécis, imprévisible.
La France est partie devant (6-13) grâce à un excellent Nando DE COLO. Mais dès le premier quart temps, son inquiétude, parfois son affolement ont transparu (0/3 et deux pertes de balle pour Tony PARKER). L’Espagne, elle, ratait tout à trois points (1/7) mais heureusement, Pau GASOL compensait : 10 points, déjà, au quart temps (17-20)
Peu de changement au deuxième quart temps. Tony PARKER, Boris DIAW, Nicolas BATUM ne trouvaient pas le bon rythme, forçaient des “un contre un”. Chez Sergio SCARIOLO, Nikola MIROTIC déjouait et s’en prenait aux arbitres, Victor CLAVER décevait. A la mi-temps : 32-33.
La France devait redevenir incisive; elle devait imposer son tempo sous peine de vivre une fin de rencontre crispante. Les 26.900 spectateurs du stade Pierre Mauroy – tout aussi tendus que leurs favoris – ne parvenaient pas à détendre l’atmosphère et le score demeurait équilibré (39-39, 24è). Un panier de Nando DE COLO, “le seul” trois points de Tony PARKER et deux lancers francs de Rudy GOBERT redonnaient soudain sept points d’avance à la France (39-46, 26è). Geoffrey LAUVERGNE ajoutait cinq unités (contre un seul lancer franc de Pau GASOL). Le match avait-il trouvé preneur? (40-51, 28è)
Non! Pas encore, Pau GASOL provoquait faute après faute et la France doutait toujours : 48-56, à la 30è minute.
Quatre minutes plus tard, avantage toujours à la France : 52-61. Mais la voilà qui faisait du surplace et laissait passer son adversaire. 10-0 et 62-61 au marquoir. Les deux dernières minutes commençaient.
Elle auraient dû voir l’Espagne triompher quand, sur lay up, Sergio RODRIGUEZ (15pts, 4reb, 3ass) afficha 66-63. Il ne restait que seize secondes à jouer…Tony PARKER fit la rentrée pour Nicolas BATUM qui pivota, se mit face à l’anneau et tira. 66-66. Et pour une fois, Pau GASOL fut bloqué par Rudy GOBERT. Prolongation!
Il y fut question de lancers francs. Tony PARKER fit 0/2 à 70-70. Nicolas BATUM, 2/2 pour égaliser à 72-72. Boris DIAW, 1/2 pour donner trois points d’avance à la France (72-75) à une minute trente de la fin. Pau GASOL marqua six nouveaux points (78-75). A nouveau, il ne restait que dix huit secondes à jouer. A nouveau, Tony PARKER fit la rentrée. Et l’improbable se produisit…deux fois! Victor CLAVER fit faute sur le shooteur à trois points. Et Nicolas BATUM fit 0/3 aux lancers francs.
Le vainqueur était connu. Pau GASOL dunkait une dernière fois (80-75) et la France bien trop peu inspirée ne pouvait que constater qu’elle avait “donné” cette rencontre à un adversaire pourtant pas beaucoup plus fringant qu’elle.
A l’exception de Pau. Trop fort, vraiment trop fort!
La Grèce, 5ème
Curieuse rencontre que celle qui a opposé Grecs et Lettons pour l’obtention de la cinquième place de cet EuroBasket 2015. Dépourvue d’un enjeu majeur, elle voit arriver une équipe grecque peu concentrée, peu impliquée défensivement. C’est 17-24 au quart temps.
La reprise est tout autre. Kostas SLOUKAS imprime le rythme et Giannis ANTETOKOUNMPO conclut. C’est 28-27 et même 32-27 via quatre points de Nikos ZIZIS.
L’écart a encore un peu grandi (37-28, 16min30) quand se produit l’inconcevable. En six minutes, l’équipe de Fotis KATSIKARIS prend un 0-24 ! Oui, pas d’erreur, il s’agit bien d’un 0-24 qui annonce le score de 37-52 après 22min30.
Mais tout bascule encore, et très vite. A 39-56 (17 pts, écart maximal), les Lettons encaissent un 15-1 qui rebat les cartes. A la trentième minute, c’est 60-61. Curieusement, le coach Ainars BAGATSKIS a laissé son pivot Kaspars BERZINS au jeu, malgré ses quatre fautes, et le voilà déjà éliminé.
Le dernier quart temps est offensif et à l’avantage de la Grèce qui a d’entrée pris la tête (panier primé de Vassilis SPANOULIS) 63-61. Les joueurs soignent leurs statistiques et le spectacle (20pts pour Yannis BOUROUSIS – 22pts pour Kristaps JANICENOKS). Mais de suspens, il n’y en a plus guère, les Grecs ne souhaitent pas jouer, ce vendredi un match supplémentaire (7è et 8è place). Ils s’imposent 97-90 et se classent cinquièmes.
Une info encore : Vassilis SPANOULIS stoppe sa carrière internationale. Le départ d’un géant!
L’Italie 5ème, aussi
Moins de vingt heures après son échec – en prolongation – face à la Lituanie, l’équipe de Simone PIANIGIANI jouait la République Tchèque pour l’obtention de l’autre cinquième place de l’EuroBasket 2015. Quel allait être son état d’esprit, sa concentration ?
Un premier quart temps équilibré (21-21), un deuxième où l’Italie prenait un léger avantage (37-42 à la mi-temps) démontraient la volonté des leaders italiens (Marco BELINELLI 4pts, Alessandro GENTILE 9pts, Danilo GALLINARI 8pts, Andrea BARGNANI 6pts) de ne rien laisser au hasard. En face, comme toujours, Tomas SATORANSKY (10pts) et Jan VESELY (13pts) sortaient du lot.
Le troisième quart temps remporté 17-32 par l’Italie scellait déjà l’issue de la rencontre (54-74). Score final de cette rencontre à sens unique : 70-85.
Andrea BARGNANI terminait meilleur marqueur italien (21pts). Jan VESELY s’offrait un nouveau double double : 26pts et 12reb.